Alliance Panafricaniste - Kémi Seba :

Publié le par Momar MBAYE

Kemi Seba

« On m’a bien fait comprendre que dans le cadre de mon travail, je devais faire réélire le président Wade »

Mariage d’amour ou de raison, le pacte scellé entre le jeune prédicateur panafricaniste Kémi Séba, et le ministre sénégalais du panafricanisme Amadou Lamine Faye, aura duré le temps d’une rose. Après les appréciations mutuelles qui ont suivi le coup de foudre, place à la désillusion et à la polémique. Le divorce est désormais consommé entre Amadou Lamine Faye et l’ex leader de la très controversée Tribu K.

Le ministre Amadou Lamine Faye a été le premier à ouvrir les hostilités. Lorsqu’il a déclaré « avoir été flouté » par son jeune poulain dont il avait loué les qualités au point d’émettre le souhait d’aller le rencontrer à Paris. C’était peu avant que ce dernier ne largue les amarres dans le navire sénégalais. En cooptant Kémi Séba, nommé porte-parole de l’Alliance panafricaniste en mars dernier, Amadou Lamine Faye envisageait de travailler avec « des jeunes qui puissent parler aux jeunes et assurer la relève ». Quoique, au sein de l’Alliance panafricaniste, la relève devra se passer de Kémi Séba car le 10 mai dernier, « je lui ai signifié qu’il n’était plus mon porte-parole (…) J’ai eu des retours d’un peu partout qui disaient qu’il était controversé, antisémite, extrémiste, et ça, ça ne correspond pas à notre ligne », a confié le ministre Faye dans une interview publiée récemment sur Streetpress. S’étant senti giflé, Kémi Séba, qui n’est pas du genre à tendre l’autre joue, ne s’est pas fait prier pour apporter la réplique.

« Amadou Lamine Faye dirige une coquille vide »

« Je suis dans le pays le plus riche du monde », du moins, sur le plan des valeurs humaines, du respect et de l’accueil des gens. « Je suis épanoui », renchérit Kémi Séba, d’un air relaxe, comme si la décision du ministre de se séparer de lui, le libérait d’un fardeau. Sa bonne humeur, il le doit à ces réalisations dans le cadre de Dalal Diam Village, lequel a permis de créer près d’une centaine d’emplois dans le village de Thiafoura. « On est dans une logique d’autodétermination, on est au stade de la réalisation, on fait tourner l’économie locale » grâce à Afrikan Mosaïque, la société que dirige son ami, l’investisseur Fred Kano. « Sur place, j’ai rencontré des gens qui ne demandent qu’à travailler, qu’on leur apprenne à pêcher ».

Mais, s’il est invité à différents endroits depuis son arrivée au Sénégal, « c’est parce que les gens me suivent depuis un certain temps », se targue le jeune leader qui précise : « 99% des sollicitations que j’ai, c’est en tant que Kémi Séba, et non au titre de porte-parole de l’Alliance panafricaniste, « cette coquille vide que dirige Amadou Lamine Faye », a-t-il martelé. Quel crédit accorder aux déclarations du ministre qui lui reproche de s’être servi de son titre ? « Utopiques, voire ‘schizophréniques’ », ironise le jeune prédicateur qui confie avoir été prévenu, lorsqu’il a accepté de travailler avec Amadou Lamine Faye. « Mais j’avais prévu de rester six mois avec lui, le temps d’observer comment les choses allaient évoluer ». C’est à ses regrets qu’il dit avoir découvert que « dans le cadre de mon travail, on m’a bien fait comprendre que je devais faire réélire le président Wade ». Le ministre Faye, dira-t-il, « a cru qu’il pouvait se servir de mon audience pour diriger les jeunes ».

« Ma collaboration avec Faye m’a posé beaucoup plus de soucis vis-à-vis de mes sympathisants »

« Dire que je me suis servi de son titre, c’est quelque chose d’illusoire », a botté en touche le désormais ex porte-parole de l’Alliance panafricaniste, « une association qui a pour but de promouvoir la vision d’Abdoulaye Wade », selon Kémi Séba. Qui s’est targué d’avoir un parcours très différent de celui du ministre Amadou Lamine Faye, « que personne ne connait en dehors du Sénégal. » Car mis à part leurs divergences d’opinions sur l’Alliance panafricaniste, Kémi Séba estime avoir fait les frais de sa liberté de parole lors de ses interventions médiatisées sur les événements en Côte d’Ivoire ou en Libye. « Faye et moi avons eu un clash à propos de la femme de Ouattara », a déploré Kémi Séba.

Justement Ouattara, le président ivoirien, « a été mis en place par le lobby oligarchique occidental », nous apprend-il.

Une pierre dans le jardin de la France, ce pays auquel le leader panafricaniste a définitivement tourné le dos ? Certaines de mes interventions, note-t-il, « en contradiction avec le message de soumission à l’Occident, ont été retirées du site de l’Alliance panafricaniste », a-t-il regretté. « C’est la preuve que cet homme là (A. L. Faye) n’est pas net ». Kémi Séba enfonce le clou : « Ma collaboration avec Faye m’a posé beaucoup plus de soucis vis-à-vis de mes sympathisants ». « Des gens comme lui sont une élite coupée du peuple », a estimé celui qui pense aussi avoir payé le prix de sa proximité avec Thiat, l’une des figures de proue du mouvement « Y en a marre », actuellement dans la ligne de mire du gouvernement. Une liberté de parole et d’action qu’il est en train de mettre à l’épreuve depuis qu’il a foulé le sol du Sénégal, son pays d’accueil, qui manifestement, aurait subi des pressions occidentales, de la France en particulier, une hypothèse que Kémi Séba n’exclut pas. Car dit-il, « quand un noir se lève pour dénoncer les crimes que vit sa communauté, il est diabolisé. »

En revanche, si Kémi Séba déclare avoir combattu en France « un régime oligarchique qui nuit même aux Français de souche », ce ne sont pas des menaces ou des pressions qui le feront taire. En attendant, il poursuit son combat, au profit du panafricanisme, car même s’ils sont nombreux de tous bords à se réclamer du panafricanisme, le jeune leader se veut prudent, et dit assumer son statut, « un panafricain fier de l’être ». Rien à voir donc avec le président Wade, « qui a sa vision du panafricanisme que je respecte, mais qui ne sera jamais la mienne », s’est défendu Kémi Séba, actuel porte-parole d’Afrikan Mosaïque. Au passage, il n’a pas manqué de dénoncer l’engagement de certaines élites africaines aux côtés de l’Occident, comme en atteste le show diplomatico-médiatique en Libye, et précisément à Benghazi.

Propos recueillis par Momar Mbaye

http://mbayemomar.over-blog.net

Publié dans Politique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
<br /> <br /> Amadou Lamine FAYE ministre conseiller sénégalais chargé du panafricanisme informe le public et tous les<br /> membres des 1034 clubs panafricains du Sénégal et de la Diaspora que Séba Kémi n’est pas, et n’a jamais été son porte parole personnel ni celui du  ministre conseiller qu’il est, tel que<br /> mentionné dans Wikipédia. Il précise que Monsieur Séba Kémi a été le porte parole de l’Alliance panafricaniste à la faveur de la recommandation d’une personne qui le lui a présenté dans son<br /> bureau sous les dehors d’un panafricaniste crédible. M. Séba Kémi a été remercié moins de deux mois après que sa pratique et des retours d’informations aient prouvé qu’il se servait du<br /> titre de porte parole du ministre Amadou Lamine FAYE dans ses communications non conformes avec la profession de foi de l’Alliance panafricaniste. Par la présente Amadou Lamine FAYE et<br /> l’Alliance panafricaniste déclinent toutes responsabilités  liées aux  inexactitudes distillées dans la presse. <br /> <br /> <br /> <br />
Répondre